...l’apparence, la peau, ce n’est qu’une carapace, celle derrière laquelle tout homme se cache et se défend. En dessinant le visible, Chan, encore une fois, tend à capter chez l’autre ce qu’il ne révèle pas… et si on lui demande ce qu’est l’invisible chez un homme, il est bien difficile de lui soutirer une réponse… encore que son demi silence suggère là encore quelque signe érotique, amoureux.
Ici aussi, il marche en marge du réel, comme cet homme aux semelles de vent célébré en poésie.
Cette contradiction fondamentale entre le visible et l’invisible, ce positif et ce négatif qui a provoqué chez lui l’étincelle s’illustre parfois dans des portraits miroirs, où lecorps d’un personnage répond à son alter ego semblable dans un dessin, ou parfois un nu bascule en tête-bêche, comme une figure dans un jeu de cartes.
Un portrait véritable, rêve Chan, ce serait justement un portrait multifacettes, capable de synthétiser en un seul dessin toute la charpente d’une personnalité.
Ainsi dans ses dessins apparaît soudain un visage qui se multiplie, se surimpressionne jusqu’à devenir une multitude songeuse d’yeux, de bouches, de cheveux. On y capte la vitalité, les pulsions du sujet. On pourrait se tromper en jugeant qu’à travers ces masques superposés on ne repère plus vraiment le modèle original : cette façon de rendre le sujet invisible, n’est-ce pas le faire encore plus présent ?
L’ascèse du vide… Chan l’a sans doute recueillie de sa culture orientale.
Né à Londres, mais ayant vécu son enfance à Hong Kong, il a d’abord renié toute son ascendance chinoise quand il est revenu en France. Puis, soudain, à l’adolescence, il est revenu irrésistiblement vers ses racines et va périodiquement puiser en Asie un renouveau d’énergie. Cette ascèse là, Chan la répète dans les silhouettes de ses personnages, plages blanches inscrites entre le torse et le coude replié d’un nu, ou bien les blancs qu’il laisse le long des muscles d’une cuisse. Ces vides-là se reportent à ceux de l’écriture chinoise où le blanc est aussi significatif que le trait tracé.
Le dessin de Chan, c’est un idéogramme où l’espace vide parle à travers ses courbes.
Texte extrait de : Chan : Jusqu’à l’invisible par Olivier Gérard.
« Mines de plomb » est la nouvelle exposition de Marc Ming CHAN présentée dans le quartier Saint-Antoine à Paris. Deux particularités singulières pour cet artiste, comme deux pôles d’attraction dans son œuvre. La première est de nous proposer des « croquis préparatoires inachevés ». Il fallait oser. La seconde est que cette audace est soutenue par une technique à la maîtrise parfaite. Est-ce du Dessin ? Est-ce de la Photo ? Mines de Plomb…
EN SAVOIR PLUS : http://www.pointrouge-gallery.com
Expo Mines de Plomb de Marc Ming Chan du 9 Juin au 9 Juillet 2011 du Mercredi au Samedi de 14h à 19h - Point Rouge Gallery - 4 rue du Dahomey - 75011 PARIS - Metro Faidherbe - Chaligny (ligne 8)
Ici aussi, il marche en marge du réel, comme cet homme aux semelles de vent célébré en poésie.
Cette contradiction fondamentale entre le visible et l’invisible, ce positif et ce négatif qui a provoqué chez lui l’étincelle s’illustre parfois dans des portraits miroirs, où lecorps d’un personnage répond à son alter ego semblable dans un dessin, ou parfois un nu bascule en tête-bêche, comme une figure dans un jeu de cartes.
Un portrait véritable, rêve Chan, ce serait justement un portrait multifacettes, capable de synthétiser en un seul dessin toute la charpente d’une personnalité.
Ainsi dans ses dessins apparaît soudain un visage qui se multiplie, se surimpressionne jusqu’à devenir une multitude songeuse d’yeux, de bouches, de cheveux. On y capte la vitalité, les pulsions du sujet. On pourrait se tromper en jugeant qu’à travers ces masques superposés on ne repère plus vraiment le modèle original : cette façon de rendre le sujet invisible, n’est-ce pas le faire encore plus présent ?
L’ascèse du vide… Chan l’a sans doute recueillie de sa culture orientale.
Né à Londres, mais ayant vécu son enfance à Hong Kong, il a d’abord renié toute son ascendance chinoise quand il est revenu en France. Puis, soudain, à l’adolescence, il est revenu irrésistiblement vers ses racines et va périodiquement puiser en Asie un renouveau d’énergie. Cette ascèse là, Chan la répète dans les silhouettes de ses personnages, plages blanches inscrites entre le torse et le coude replié d’un nu, ou bien les blancs qu’il laisse le long des muscles d’une cuisse. Ces vides-là se reportent à ceux de l’écriture chinoise où le blanc est aussi significatif que le trait tracé.
Le dessin de Chan, c’est un idéogramme où l’espace vide parle à travers ses courbes.
Texte extrait de : Chan : Jusqu’à l’invisible par Olivier Gérard.
« Mines de plomb » est la nouvelle exposition de Marc Ming CHAN présentée dans le quartier Saint-Antoine à Paris. Deux particularités singulières pour cet artiste, comme deux pôles d’attraction dans son œuvre. La première est de nous proposer des « croquis préparatoires inachevés ». Il fallait oser. La seconde est que cette audace est soutenue par une technique à la maîtrise parfaite. Est-ce du Dessin ? Est-ce de la Photo ? Mines de Plomb…
EN SAVOIR PLUS : http://www.pointrouge-gallery.com
Expo Mines de Plomb de Marc Ming Chan du 9 Juin au 9 Juillet 2011 du Mercredi au Samedi de 14h à 19h - Point Rouge Gallery - 4 rue du Dahomey - 75011 PARIS - Metro Faidherbe - Chaligny (ligne 8)
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